Ancien record du 24 avril dernier de 7 581,26 battu – nouveau record 7 582,47
Les analystes et économistes annoncent sa correction imminente depuis le début de l’année. Après avoir établi un record en avril dernier, le CAC 40 signe ce jour un nouveau record, défiant toutes les analyses. Les banques centrales s’interrogent sur une politique monétaire devenue trop restrictive et ses conséquences sur un ralentissement économique voire une entrée en récession d’abord outre-Atlantique puis par extension en Europe.
La tendance est mondiale et des records sont battus un peu partout. Le Dow Jones est au-dessus de 36 000, le Dax au-dessus de 16 800.
Cette progression s’effectue dans un contexte de repli de l’or qui est revenu sous la barre des 2 000$ l’once et d’un index de la peur, le VIX, au plus bas depuis près de 4 ans à 12,45$.
Certes le changement de ton de la FED en octobre a précipité le mouvement (le rendement de l’OAT 10 ans a abandonné 70 points à 2,80%), mais la tendance est bien ancrée depuis le printemps 2020, et même depuis début 2019 si on met entre parenthèses l’épisode atypique du COVID.
Alors les marchés sont-ils fous, les économistes et analystes ont-ils un biais de vision, ou la morosité ambiante et notamment sociale aveugle t’elle sur la réalité de la situation économique ?
Les actions performent toujours en cycle de reflation
Comme nous l’avons rappelé en début d’année, les actions performent toujours en cycle de reflation. Cela n’empêche bien évidemment pas des soubresauts en fonction de l’actualité, des événements, et des décisions, mais la tendance de fond est clairement orientée. Il n’est pas inutile de rappeler que les grandes économies mondiales sont entrées en cycle de reflation en début d’année 2019, après une décennie de déflation.
Cette performance des actions est-elle illogique ? Quelle autre classe d’actifs offre une prime de risque positive élevée en ce moment ?
Sûrement pas l’immobilier actuellement en prime de risque négatif (= signal de vente comme nous l’avons rappelé en début d’année). L’immobilier peut au mieux stagner en valeur absolue en période de reflation mais pas progresser en valeur relative en intégrant l’inflation.
Le rendement des obligations est amputé par l’inflation. Leur prime de risque est également nulle voire négative.
Seules les actions offrent une prime de risque positive. Il n’est pas illogique que les investisseurs avisés se tournent vers cette classe d’actifs pour développer leur patrimoine. Si les marges bénéficiaires des entreprises sont en baisse, elles demeurent élevées sur des niveaux confortables comme nous l’avons rappelé en début d’année. L’inflation n’affecte que peu les entreprises qui dans l’ensemble parviennent à répercuter la hausse de leurs coûts sur les prix. Seules les entreprises fortement endettées ou positionnées sur des marchés très concurrentiels et sans élasticité de prix sont mises en difficulté.
Si les banques centrales parviennent à endiguer durablement l’inflation, nous pourrions entrer dans un cycle de désinflation. Ce cycle qui conjugue croissance correcte et inflation faible est davantage propice encore au marché des actions. Il est historiquement neutre pour l’immobilier. Il est très positif pour les obligations. Ce cycle est généralement celui des politiques de l’offre, des cadeaux fiscaux, des incitations à la consommation, de la rigueur sur les salaires…
Mais les banques centrales le souhaitent elles vraiment ? Ce cycle serait-il réellement le bienvenue ? C’est un autre débat que nous ne développerons pas ici ce jour.
La frontière est toutefois ténue entre reflation et désinflation, et nous pouvons facilement basculer d’un cycle à l’autre. Nous pensons toutefois que pour le bien de nos économies, il est souhaitable de demeurer le plus longtemps possible dans un cycle de reflation (voir nos développements sur la crise des débouchés dans nos notes antérieures).
La croissance demeure fragile et, à trop jouer, le risque serait d’entrer dans un cycle de stagflation (faible croissance, forte inflation), lequel pourrait avoir des conséquences catastrophiques notamment sociales. Le cycle serait cependant négatif pour les actions, positif pour l’immobilier.